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Lettre du pape aux époux

Le 27 décembre 2020, le Pape François décrétait une année « Famille Amoris Laetitia » qui était inaugurée au cours de la dernière solennité de Saint Joseph le 19 mars 2021.
Ce 26 décembre à Rome, à l’occasion de la fête de la Saint Famille et dans le cadre de cette année « Famille Amoris Laetitia », le pape François adressait une lettre aux époux...mais pas seulement.
Parce que cette lettre a le don de rejoindre chacun là où il en est dans la situation exceptionnelle que nous vivons, je vous propose un découpage à thème, qui reprend simplement les propos du Pape. A travers celui-ci chacun peut retrouver le message que le Saint Père lui adresse dans cette lettre.
Il vous suffit de cliquer sur le paragraphe que vous souhaitez lire !
« Le moment que nous traversons me pousse à m’approcher avec humilité, affection et en accueillant chaque personne, chaque couple marié et chaque famille, dans les situations qui sont les vôtres. »
BESOIN D’AUDACE
Notre relation avec Dieu nous façonne, nous accompagne et nous met en mouvement en tant que personnes et nous aide en fin de compte à “quitter notre terre”, avec souvent une certaine crainte et même la peur de l’inconnu. Cependant nous savons, grâce à notre foi chrétienne, que nous ne sommes pas seuls car Dieu est en nous, avec nous et parmi nous : dans la famille, dans le quartier, sur le lieu de travail ou d’étude, dans la ville où nous vivons.
SEULS FACE AUX DIFFICULTES
Les différentes situations de la vie, les jours qui passent, l’arrivée des enfants, le travail, les maladies, sont les circonstances dans lesquelles l’engagement pris l’un envers l’autre implique pour chacun le devoir d’abandonner ses inerties, ses certitudes, ses zones de confort, et de sortir vers la terre que Dieu promet : être deux dans le Christ, deux en un.
Une seule vie, un seul “nous” dans la communion de l’amour avec Jésus, vivant et présent à chaque instant de votre existence. Dieu vous accompagne, il vous aime
inconditionnellement. Vous n’êtes pas seuls !
POUR TOUS LES PARENTS
Chers époux, sachez que vos enfants - surtout les plus jeunes - vous observent
attentivement et cherchent en vous le témoignage d’un amour fort et crédible. « Comme il est important, pour les jeunes, de voir de leurs propres yeux l’amour du Christ vivant et présent dans l’amour des époux, qui témoignent à travers leur vie concrète que l’amour pour toujours est possible » !
[1]
Les enfants sont un cadeau, toujours. Ils changent l’histoire de la
famille. Ils ont soif d’amour, de reconnaissance, d’estime et de confiance. La paternité et la maternité vous appellent à être géniteurs pour donner à vos enfants la joie de se découvrir enfants de Dieu, enfants d’un Père qui, dès le premier instant, les aime tendrement et les prend chaque jour par la main. Cette découverte peut donner à vos enfants la foi et la capacité de faire confiance à Dieu.
POUR TOUS LES EDUCATEURS
Bien sûr, élever des enfants n’est en rien facile. Mais n’oublions pas qu’ils nous éduquent aussi. Le premier environnement éducatif reste toujours la famille, à travers de petits gestes qui sont plus éloquents que les mots. Éduquer, c’est avant tout accompagner les processus de croissance, c’est être présent de multiples façons de telle sorte que les enfants puissent compter sur leurs parents à tout moment. L’éducateur est une personne qui “engendre” au sens spirituel, et surtout qui “se met en jeu” en entrant en relation. En tant que père et mère, il est important d’établir des relations avec vos enfants à partir d’une autorité acquis jour après jour. Ils ont besoin d’une sécurité qui les aide à avoir confiance en vous, en la beauté de votre vie, en la certitude de n’être jamais seuls, quoiqu’il arrive.
AIDER L’EGLISE EN COUPLE
D’autre part, comme je l’ai déjà souligné, la conscience de l’identité et de la mission des laïcs dans l’Église et dans la société s’est accrue. Vous avez pour mission de transformer la société par votre présence dans le monde du travail et faire en sorte que les besoins des familles soient pris en compte. Les conjoints doivent aussi « primerear » – prendre l’initiative - au sein de la communauté paroissiale et diocésaine avec leurs propositions et leur créativité, en recherchant la complémentarité des charismes et des vocations comme expression de la communion ecclésiale ; en particulier, la communion des « époux aux côtés des pasteurs, pour marcher avec d’autres familles, pour aider les plus faibles, pour annoncer que, même dans les difficultés, le Christ se rend présent ».
DISCERNER LES RAISONS D’UN ENGAGEMENT DE COUPLE
C’est pourquoi je vous exhorte, chers époux, à participer à la vie de l’Église, en particulier à la pastorale familiale. En effet, « la coresponsabilité à l’égard de la mission appelle les époux et les ministres ordonnés, en particulier les évêques, à coopérer de façon féconde dans le soin et la sauvegarde des Églises domestiques ».N’oubliez pas que la famille est « la cellule fondamentale de la société » (Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 66).Le mariage est vraiment un projet de construction de la« culture de la rencontre » (Enc. Fratelli tutti, n. 216).C’est pourquoi les familles sont appelées à jeter des ponts entre les générations pour transmettre les valeurs qui construisent l’humanité. Face aux défis actuels, une nouvelle créativité est nécessaire pour exprimer les valeurs qui nous constituent en tant que peuple dans nos sociétés et dans l’Église, le Peuple de Dieu.
DIFFICULTES DANS NOTRE COUPLE
La vocation au mariage est un appel à gouverner une barque instable - mais sûre, grâce à la réalité du sacrement - sur une mer parfois agitée. Combien de fois, comme les apôtres, avez-vous eu envie de dire, ou plutôt, de crier : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » (Mc 4, 38).N’oublions pas qu’à travers le sacrement du mariage, Jésus est présent dans cette barque. Il prend soin de vous, il reste avec vous à tout moment, dans les hauts et les bas lorsque la barque est ballottée par les eaux. Dans un autre passage de l’Évangile, au milieu des difficultés, les disciples voient Jésus s’approcher dans la tempête et ils l’accueillent dans leur barque. Alors vous aussi, quand la tempête fait rage, laissez Jésus monter dans votre barque, car lorsqu’ « il monta avec eux, le vent tomba » (Mc 6, 51). Il est important que vous gardiez ensemble les yeux fixés sur Jésus. Ce n’est que de cette manière que vous aurez la paix, que vous surmonterez les conflits et que vous trouverez des solutions à bon nombre de vos problèmes. Ils ne disparaîtront pas pour autant, mais vous serez en mesure de les voir d’une autre manière.
QUAND JE MANQUE DE CONFIANCE EN MOI...OU PAS !
Ce n’est qu’en vous abandonnant entre les mains du Seigneur que vous pourrez vivre ce qui semble impossible. Il s’agit de reconnaître votre fragilité et l’impuissance que vous ressentez face à des situations qui vous entourent, avec la certitude que la force du Christ se manifeste dans votre faiblesse (cf. 2 Co 12, 9). C’est au milieu d’une tempête que les apôtres ont pu découvrir la royauté et la divinité de Jésus et qu’ils ont appris à lui faire confiance.
QUAND NOUS SOMMES CONFINES
À la lumière de ces passages bibliques, je voudrais profiter de l’occasion pour réfléchir à certaines difficultés et opportunités que les familles ont vécues en cette période de pandémie. Par exemple, le temps passé ensemble a été plus long, ce qui a été une occasion unique de cultiver le dialogue en famille. Bien sûr, cela a demandé un exercice particulier de patience. Il n’est pas facile d’être ensemble toute la journée quand on doit travailler, étudier, se divertir et se reposer dans la même maison. Ne vous laissez pas vaincre par la fatigue. Que la force de l’amour vous rende capable de vous concentrer plus sur l’autre - votre conjoint, vos enfants - que sur votre propre fatigue. Rappelez-vous ce que j’ai écrit dans Amoris laetitia, en reprenant l’hymne paulinien à la charité (cf. 1 Co 13, 1-13). Demandez ce don à la Sainte Famille avec insistance. Relisez cet éloge de la charité afin qu’il inspire vos décisions et vos actions (cf. Rm 8, 15 ; Ga 4, 6).
CULTIVER LE DIALOGUE MAIS COMMENT ?
Ainsi vivre ensemble ne sera pas une pénitence mais au contraire un refuge au milieu des tempêtes. Que votre foyer soit un lieu d’accueil et de compréhension. Gardez dans votre cœur le conseil que j’ai donné aux époux avec ces trois mots : « S’il te plaît, merci, pardon » [5]. Et quand un conflit survient, « ne finissez jamais la journée sans faire la paix ». N’ayez pas honte de vous agenouiller ensemble devant Jésus présent dans l’Eucharistie pour trouver un moment de paix, ainsi qu’un regard mutuel fait de tendresse et de bonté. Ou bien de prendre la main de l’autre, quand il est un peu en colère, pour lui faire un sourire complice.
Faites éventuellement une courte prière, récitée ensemble à haute voix, le soir avant de vous endormir, avec Jésus présent au milieu de vous.
UNE RUPTURE DANS NOTRE COUPLE
Cependant, pour certains couples, la cohabitation à laquelle ils ont été contraints pendant la quarantaine a été particulièrement difficile. Les problèmes qui existaient déjà se sont aggravés, générant des conflits qui sont souvent devenus insupportables. Beaucoup ont même connu la rupture de la relation qui traversait une crise qu’ils ne pouvaient ou ne savaient pas surmonter. Je tiens également à exprimer ma proximité et mon affection à ces personnes.
La rupture d’une relation conjugale crée beaucoup de souffrances car de nombreuses illusions s’évanouissent. La mésentente entraîne des discussions et des blessures qu’il n’est pas facile de guérir. Il n’est pas possible non plus d’épargner aux enfants la douleur de voir que leurs parents ne sont plus ensemble. Ne cessez pas, cependant, de chercher de l’aide pour que les conflits puissent être surmontés d’une manière ou d’une autre et ne causent encore plus de souffrance entre vous et à vos enfants. Le Seigneur Jésus, en sa miséricorde infinie, vous inspirera la juste manière d’avancer au milieu de toutes ces difficultés et afflictions. Ne cessez pas de l’invoquer et de chercher en lui un refuge, une lumière pour le chemin et, dans la communauté ecclésiale, « une maison paternelle où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 47).
ARME POUR GUERIR NOS BLESSURES
N’oubliez pas que le pardon guérit toutes les blessures. Se pardonner mutuellement naît d’une décision intérieure qui mûrit dans la prière, dans la relation avec Dieu, comme un don qui découle de la grâce dont le Christ comble le couple lorsque les deux le laissent agir, lorsqu’ils se tournent vers lui. Le Christ “habite” votre mariage et attend que vous lui ouvriez votre cœur pour vous soutenir par la puissance de son amour, comme les disciples dans la barque. Notre amour humain est faible, il a besoin de la force de l’amour fidèle de Jésus. Avec lui vous pouvez vraiment construire une « maison sur le roc » (Mt 7, 24).
JE ME PREPARE AU MARIAGE AVEC MON(MA) FIANCE(E) !
Comme Abraham, chaque époux quitte sa terre dès qu’il entend l’appel à l’amour conjugal et qu’il décide de se donner à l’autre sans réserve. De même, les fiançailles impliquent déjà de quitter sa terre, car elles supposent de parcourir ensemble le chemin qui mène au mariage.
(...)
À ce propos, permettez-moi d’adresser un mot aux jeunes qui se préparent au mariage. Si avant la pandémie les fiancés peinaient à projeter un avenir parce qu’il était difficile de trouver un emploi stable, l’incertitude professionnelle est encore plus grande aujourd’hui. J’invite donc les fiancés à ne pas se décourager, à avoir le “courage créatif” qu’avait saint Joseph dont j’ai voulu honorer la mémoire en cette année qui lui a été consacrée. De même pour vous lorsqu’il s’agit d’affronter le chemin vers le mariage, faites toujours confiance à la Providence même si vous avez peu de moyens, car « ce sont parfois les difficultés qui tirent de nous des ressources que nous ne pensions même pas avoir » (Lett. ap. Patris corde, n. 5). N’hésitez pas à vous appuyer sur vos familles et vos amis, la communauté ecclésiale, la paroisse, pour vivre votre future vie conjugale et familiale en apprenant de ceux qui ont déjà parcouru le chemin que vous entamez.
POUR TOUS LES GRANDS-PARENTS
Avant de conclure, je voudrais adresser un salut particulier aux grands-pères et aux grands-mères qui, pendant la période d’isolement, se sont trouvés dans l’impossibilité de voir leurs petits-enfants et d’être avec eux, et aux personnes âgées qui ont souffert encore plus fortement de la solitude. La famille ne peut pas se passer des grands-parents, ils sont la mémoire vivante de l’humanité, « cette mémoire peut aider à construire un monde plus humain et plus accueillant ».
JE N’AIME PAS LIRE...UN PETIT RESUME ?
(C’est court mais un résumé doit donner envie de lire !)
Le Pape conclut en nous assurant de sa prière (ce n’est pas rien !) et en nous demandant de prier pour lui, ça peut faire l’objet d’une attention particulière dans notre prière quotidienne.
Ces paragraphes ne sont pas des remèdes miracles mais des conseils pour nous aider à avancer sur le chemin vers le Père.
Certains paragraphes se complètent, n’hésitons pas à pousser la lecture ! La lettre du Pape aux époux : https://www.vatican.va/content/fran... lettera-sposi-anno-famiglia-amorislaetitia.html
Demandons à l’Esprit Saint de venir nous aider à répondre à cette créativité et à cette culture de la rencontre auxquelles nous invite le Saint Père. Elles sont « urgentes pour surmonter les adversités et les conflits qui assombrissent notre époque ».
Les multiples défis ne peuvent pas voler la joie de ceux qui savent qu’ils marchent avec le Seigneur. Vivez intensément votre vocation. Ne laissez pas un regard triste assombrir vos visages. Votre conjoint a besoin de votre sourire. Vos enfants ont besoin de vos regards qui les encouragent. Les pasteurs et les autres familles ont besoin de votre présence et de votre joie : la joie qui vient du Seigneur !
Que Saint Joseph inspire à toutes les familles le courage créatif qui est si nécessaire en ce changement d’époque où nous vivons, et que, dans votre vie conjugale, la Vierge
accompagne la gestation de la “culture de la rencontre” si urgente pour surmonter les
adversités et les conflits qui assombrissent notre époque.
Par Louis Baudouin paroissien de st Joseph
lettre du pape :